L’Hypnose dissociante (classique, éricksonienne) a une action sur l’Inconscient via le thérapeute, qui est par définition extérieur à la personne. Il est tout aussi « inconscient » de la teneur de l’Inconscient de la personne que celle-ci, forcément.
Les techniques de l’Hypnothérapie sont conçues pour pallier à cet écueil : suggestions directes pour activer l’Inconscient, sous-entendus et suggestions indirectes pour le diriger par « résonance », en Hypnose Classique comme en Hypnose Ericksonienne, à quoi on ajoute aussi les métaphores et le langage non-spécifique, etc.
C’est donc un travail qui se fait par force « en aveugle ».
Le thérapeute est ainsi le seul à savoir ce qu’il fait à la personne. Les techniques devant agir sur l’Inconscient, il est logiquement impossible d’en informer la personne, sous peine d’annuler l’effet des suggestions profondes (dont elle aurait pris conscience). Comme la lumière annule l’ombre…
Il n’en reste pas moins que l’Inconscient reste inconscient, pour la personne comme pour le thérapeute. Les indications de l’Hypnose dissociante sont donc forcément assez mécaniques, elles « réparent » une structure cassée, comme vous l’avez vu à la page des « Champs d’application« . On ne peut pas travailler en aveugle sur ce qu’est fondamentalement la personne, sa psyché profonde : la personne ne peut logiquement pas évoluer sans prise de conscience !
L’Hypnose dissociante n’est pas faite pour tout ce qui touche à la « psychothérapie », à la guérison par le renforcement du terrain ou de la psyché de la personne, ce qui écarte tous les soucis d’ordre existentiels, liés à l’histoire de vie ou l’éducation de la personne…
L’Hypnose Humaniste permet une action de la personne elle-même sur son Inconscient – qui ne l’est donc plus à ce moment-là (on parle alors de « système automatique » ou d’Automate) ! Ceci est possible grâce à une technique d’induction hypnotique spécifique, dite « en ouverture », qui permet à la personne d’atteindre un état de « conscience augmentée ».
Celle-ci peut alors agir sur elle-même, guidée par le thérapeute ou le coach, de manière efficace (puisqu’elle ne fait que ce qui lui convient), en toute connaissance de cause et sans intrusion approximative du thérapeute (pas de suggestions, pas de manipulation même thérapeutique, etc.).
De plus, la personne s’affranchit des filtres déformants de l’Inconscient, car elle n’est plus dans les émotions provoquées par ses blessures intérieures… Elle atteint et travaille à partir d’un état de vacuité sans doute conforme à celui que les bouddhistes décrivent (Soi Idéal).
Les archétypes profonds (au sens jungien) ressortent et peuvent être facilement travaillés, de manière symbolique (pas besoin de revivre des choses du passé). La personne peut donc enfin « se changer » elle-même : devenir Ce Qu’Elle Est vraiment (dans l’idée du vrai-Self de Winnicott).
De plus, le fait de se sentir « connectée » induit chez la personne la prise en compte de son environnement – et donc la mise en place des solutions nécessaires. C’est l’aspect « systémique » de l’Hypnose Humaniste, qui fait que lorsqu’on aide une personne à changer, c’est tout son « système » (famille, couple, travail, etc.) qui évolue positivement. C’est une application très utile en coaching d’entreprise ou sportif.
Enfin, d’un point de vue technique – ce qui est « invisible » pour la personne, mais fondamentale pour la thérapie : plutôt que de travailler sur l’Inconscient depuis l’intérieur, l’état de conscience augmentée permet de travailler directement sur ce qui est à l’origine des symptômes : leur source informationnelle, l’Information qui fait nos pensées les plus profondes, et qui est aussi à la base de toutes choses, physiques ou psychologiques.
Ce serait assez compliqué à expliquer ici, mais vous pouvez vous renseigner sur ce que sont les « champs morphogénétiques » pour mieux comprendre le niveau d’intervention concerné.
En quelques mots : il faut un « moule » à toutes choses. Il existe donc un « moule-Carré » pour les carrés, un « moule-Moineau » pour les moineaux, un « moule-Colère » pour la colère, etc. (voyez le philosophe Leibniz, le biologiste Rupert Sheldrake, le prix Nobel de médecine Christian de Duve ou le paléontologue Simon Conway-Morris, etc.)
Lorsque nous travaillerons symboliquement en Hypnose Humaniste, ce sera sur ce champ de forme, ce moule informationnel, tel que décrit actuellement par les physiciens.
Cette différence de niveau d’intervention peut passer inaperçu, si on ne sait pas, car en ancienne Hypnose (mode Inconscient) comme en Hypnose Humaniste (mode Conscience), on travaille sur un symbole. Or, vous comprenez que dans le premier cas, on agit sur une conséquence au niveau de l’Inconscient (le résultat du « moule »), alors que dans le second cas, en Hypnose Humaniste, on travaille sur ce qui génère le symbole, en Conscience, et donc nos ressentis : l’Information (que décode notre cerveau et qui prend ensuite forme symbolique et émotionnelle).
Grâce à ce travail « à la source », sur le champ qui forme les émotions de la personne (et ses symptômes, par voie de conséquence), toute modification symbolique se répercute immédiatement dans le ressenti de la personne ! La différence est flagrante.
Par exemple, il faut quelques minutes à une anesthésie hypnotique pour être efficace. Alors que la même technique faite « en conscience » provoque une anesthésie immédiate et en plus contrôlée par la personne (le thérapeute ne pourrait pas l’enlever, volontairement ou en commettant une erreur de langage : l’anesthésie « tient » car c’est la personne qui la contrôle).
Autre caractéristique de l’Hypnose Humaniste, et non des moindres : le travail de changement se fait en connexion au Tout. Impact concret ? Habituellement, en thérapie, la personne est comme un surfeur qui apprend à dompter la vague de sa vie. C’est parfait et souvent très utile…
L’Hypnose dissociante aide la personne a retrouver sa spontanéité et ses ressources inconscientes. Cela suffit dans nombre de cas, d’ordre « mécanique » : le surfeur ayant perdu le contrôle de sa vie, on l’aide à retrouver un bon contact avec la vague (à mieux surfer avec l’Inconscient) pour le tirer d’affaire : permettre à la Vie de retrouver son cours naturel. Rien à faire pour le patient, rien à comprendre, et tout se remet en place.
Facile… mais aucune évolution pour la personne, qui retrouve ce qu’elle était auparavant.
Mais imaginez que ce qui pose problème ne soit pas vos capacités personnelles (même inconscientes), mais le sens de la vague elle-même ? Imaginez que vous soyez un très bon surfeur mais que votre vague se dirige tout droit vers les rochers et la falaise…
Par exemple, lorsque nous cherchons l’amour, nous « appelons » inconsciemment un compagnon qui correspond à un modèle que l’on s’est forgé étant enfant. En prenant exemple sur le parent de sexe opposé. Par exemple, pour une fille : le modèle est le seul homme qui a prouvé qu’il pouvait « faire des enfants » : papa ! La preuve, vous êtes là !
Votre Inconscient profond (reptilien), très concret et pragmatique, avant même le cerveau limbique (émotions, sentiments) ne va pas chercher plus loin : puisqu’il cherche un « reproducteur », il « appelle » à vous le type d’homme qui a déjà fait ses preuves, un homme qui ressemble à… votre père ! Et vous fait éprouver les sentiments qui conviennent pour que vous vous unissiez.
Le souci est que, si papa a battu maman toute votre enfance, vous ne rencontrerez que des hommes qui vous frappent ! Depuis l’adolescence, et bien que la personne fasse tout pour les éviter, elle ne rencontre inévitablement que des hommes violents ou qui le deviennent…
Notre Inconscient reconnaît, grâce aux signaux subliminaux que nous émettons en permanence, les Inconscients qui nous correspondent, et nous ressentons « de bonnes vibrations » pour telle ou telle personne ou situation, par affinité (ressemblance)… Cher Inconscient, qui vous met dans les ennuis en croyant bien faire !
Vous savez très bien surfer, mais votre vague est chargée de « problèmes »… Vous mettre en état d’hypnose pour demander à votre Inconscient de « mieux faire » ou « différemment » (comme en PNL ou en Hypnose Ericksonienne) serait, dans ce cas, catastrophique : l’injonction sous-entendue dans ce genre de travail est « fait la même chose en mieux » ou « fait la même chose d’une autre façon »… La blessure profonde reste inchangée, on l’assouvit juste différemment.
Ce qu’il faudrait faire, en réalité, c’est « changer la vague » : modifier le flot qui guide votre vie. Or, l’Inconscient ne peut changer tout seul ce qu’il est : la vague ne peut modifier sa direction, même si elle le voulait ! Le thérapeute pourrait jouer le rôle de « Conscience » pour rediriger l’Inconscient, mais ce n’est pas à lui de choisir pour vous le sens de votre existence !…
Pour changer la direction d’une vague inconsciente, il faut être « ce qui génère la vague » : l’Océan ! Il faut agir en union avec le Tout. Ne serait-ce qu’un instant : le temps d’une séance d’hypnose…
Les inductions hypnotiques « en ouverture » de l’Hypnose Humaniste vous mettront dans l’état d’union de conscience, petite goutte d’eau unie à toute les autres, seul capable de métamorphoser Ce Que Vous Êtes, lorsque votre vie ne vous convient pas. Étant l’Océan, il est très facile de « bouger » différemment et donc de créer de nouvelles vagues, totalement différentes, et qui vont dans la direction de votre choix.
Ainsi, sans rien faire d’autre, vous vous sentirez mieux, vous vous mettrez à vivre des situations plus positives, à rencontrer des personnes différentes. Magique, non ?
Cela demande tout de même de s’affranchir des routines, car on s’habitue à la vie que l’on a, même quand elle est faite de souffrance. Dépasser notre cerveau reptilien, animal, fait de routine et de loyautés familiales, amène la paix, mais il faut se donner l’impulsion de départ : la volonté de changer sa vie pour le mieux.
Voilà pourquoi, en Hypnose Humaniste, il n’y a pas de dissociation « conscient/Inconscient » (comme en Hypnose dissociante) ou « conscient/Conscience » (style « sortie hors du corps, expansion de conscience). On emmène toujours l’esprit conscient en voyage avec nous, que ce soit dans les profondeurs inconscientes, à la découverte de nos blessures et mécanismes automatiques cachés, et bien sûr dans les hauteurs les plus belles de la Conscience. Car « le conscient » : c’est Vous, celui auquel vous vous identifiez en permanence. Donc, même s’il s’accompagne de logique, de chicaneries, de peurs, de résistances, etc. c’est seulement le fait de l’aider à comprendre, de le rassurer et de l’aider à « grandir » : de « Vous » aider à grandir… C’est donc seulement cette « élévation de votre niveau de conscience », au quotidien, qui vous permettra de trouver la paix et l’harmonie, personnelle, conjugale, relationnelle…. durablement.
Un article d’Olivier Lockert (2012)